La GTB (Gestion Technique du Bâtiment) et la GTC (Gestion Technique Centralisée) sont deux systèmes complémentaires pour la gestion des installations techniques et énergétiques des bâtiments, qui permettent de superviser et contrôler les équipements (chauffage, sécurité…), dans un contexte où le décret tertiaire impose une réduction de la consommation d’énergie.
Voici une définition de ces dispositifs et leurs usages.
Présentation générale de la GTB et de la GTC : enjeux et domaines d’application
Compte tenu des contraintes énergétiques actuelles, la gestion technique des bâtiments est le meilleur moyen de maîtriser les consommations, de piloter les équipements techniques et de réduire les dépenses énergétiques. Il faut savoir que les systèmes de gestion technique se sont perfectionnés depuis leur apparition dans les années 1970. La GTC servait initialement à superviser les équipements techniques à distance depuis un poste central, mais nécessitait de longs câbles pour connecter les capteurs (pour collecter les données) et actionneurs (pour agir les sur les systèmes techniques) aux sous-stations de traitement.
L’apparition du microprocesseur en 1971 a permis une optimisation du dispositif, et les fonctions de régulation et d’automatisme ont été déléguées à des automates locaux, plus proches des équipements. Le poste central s’est donc recentré sur les fonctions distantes comme la télésurveillance et la télécommande et la supervision s’est étendue à l’ensemble des équipements du bâtiment. La digitalisation et l’automatisation des bâtiments permettent aujourd’hui d’obtenir des données précises sur les consommations et d’ajuster les paramètres de fonctionnement en temps réel.

La GTB et la GTC reposent sur une architecture à trois niveaux :
- Surveillance (Niveau 1) : Ce premier stade se concentre sur le contrôle direct et immédiat des CVC (Chauffage Ventilation Climatisation), l’électricité, l’eau et les dispositifs de sécurité incendie.
- Supervision (Niveau 2) : À ce stade intermédiaire, des infrastructures CVC, d’alarmes, d’électricité et de sécurité.
- Suivi et automatisation (Niveau 3) : Le plus avancé, il assure en temps réel une gestion intelligente des installations énergétiques et techniques par un ajustement automatique des paramètres, pour une gestion prédictive et optimisée.
Le système de GTB et le système de GTC sont complémentaires dans les bâtiments tertiaires avec des finalités différentes : la GTC, qui opère à un niveau micro, sert à superviser des lots techniques spécifiques, tandis que la GTB, qui agit à un niveau macro, permet une gestion générale de l’infrastructure. Leur mise en place contribue à l’amélioration du confort des occupants et à la réalisation d’économies d’énergie et financières.
Plusieurs critères pour choisir entre ces deux solutions sont à prendre en compte, notamment la taille du bâtiment, les besoins en automatisation, le budget d’installation mais aussi les usagers. Une question se pose : est-ce une solution dédiée uniquement pour le pôle technique (responsable de site, responsable technique) ou également à un public de collaborateurs plus large comme le pôle RSE, le responsable achat, DAF ou encore le chef d’entreprise ?

Que sont concrètement la GTB et la GTC ? Fonctionnement et définitions
Pour comprendre les technologies de gestion technique des bâtiments, il faut savoir que la GTB et la GTC sont deux technologies distinctes, mais complémentaires en termes de supervision des installations techniques.
La Gestion Technique du Bâtiment (GTB) : définition et rôle
La GTB est un système informatique global qui permet de superviser l’ensemble des équipements d’un bâtiment. Elle intègre la gestion simultanée de plusieurs lots techniques :
- Les installations CVC : chauffage, ventilation et climatisation
- L’éclairage et les réseaux électriques
- La plomberie et la distribution d’eau
- Les dispositifs de sécurité et de contrôle d’accès
La GTB fonctionne via un réseau de capteurs intelligents qui transmettent des données en temps réel à un poste central qui peut être un poste fixe en local mais également une application web ou mobile. Les informations collectées permettent d’ajuster et de piloter en temps réel automatiquement les paramètres des différentes installations pour assurer le bon fonctionnement de l’ensemble du bâtiment.
La Gestion Technique Centralisée (GTC) : fonctionnement et limites
La GTC est une solution de supervision qui se concentre sur un seul lot technique. Une GTC peut servir à gérer exclusivement :
- Le système de chauffage
- L’installation d’éclairage
- La production d’air comprimé
- Une ligne de production industrielle
Une GTC peut avoir plusieurs fonctions pour le lot technique concerné : la mesure (contrôle des grandeurs physiques), la commande (pilotage des actionneurs par automates), la transmission (communication des mesures et des états) et l’analyse (traitement des données collectées).

En quoi la GTB et la GTC sont-elles différentes ?
La GTB et la GTC se distinguent l’une de l’autre par plusieurs caractéristiques techniques qui déterminent leur utilisation dans les installations modernes.
La GTB offre une vision et un pilotage plus macro alors que la GTC adopte une vision plus micro dans le bâtiment.
En d’autres termes, la GTC a un champ d’action plus restreint, se limitant au pilotage d’un seul usage énergétique comme le chauffage ou l’éclairage, tandis que la GTB couvre l’ensemble des usages énergétiques d’un bâtiment.
Le périmètre d’intervention des systèmes GTB/GTC
La GTC sert à superviser un équipement ou un système technique isolé, comme l’éclairage ou le chauffage. À l’inverse, la GTB sert à gérer l’ensemble des installations d’un bâtiment. Une GTC peut, par exemple, contrôler uniquement la ventilation d’un entrepôt, alors qu’une GTB permet de gérer simultanément la régulation du chauffage, de la climatisation et de l’éclairage.
Le niveau de centralisation et d’automatisation des bâtiments
Les différences de centralisation entre GTB et GTC s’observent dans leur architecture. La GTC dispose d’une centralisation limitée à un seul type d’équipement technique, tandis que la GTB bénéficie d’une centralisation globale qui permet la supervision de plusieurs systèmes interconnectés.

Complexité et coûts d’installation : critères de choix
L’installation d’une GTB nécessite davantage de composants et d’infrastructures réseau que la GTC. Le coût moyen d’une installation GTB est d’environ 25 €/m² : pour un bâtiment tertiaire à usages mixtes de 7 500 m², l’installation d’une GTB peut coûter environ 155 000 €. Le matériel (automates, capteurs, actionneurs, interfaces et câblage) représente généralement 30% à 50% du budget total d’une GTB, dont 10 à 20% sont consacrés à l’installation et la mise en service, réalisées par des techniciens et des ingénieurs. Les coûts d’installation sont toutefois généralement amortis en moins de 5 ans, grâce aux économies d’énergie réalisées.
Pour un projet neuf, comme un groupe scolaire, le coût d’installation d’une GTC est d’environ 15 000 €. Le coût par zone est estimé à environ 600 € pour un nouveau projet. En rénovation, ce coût peut atteindre entre 1000 et 1500 € par zone : ces coûts incluent la programmation, la pose et le matériel.
Comment sont-elles utilisées ?
Les technologies GTB et GTC sont utilisées différemment selon la taille et la nature des installations à gérer. Avoir recours à ces technologies permet d’améliorer la performance énergétique des bâtiments en adaptant leur déploiement aux besoins réels du bâtiment.
La GTB est généralement utilisée dans les grands ensembles immobiliers qui requièrent une gestion centralisée des domaines techniques, notamment dans le secteur tertiaire :
- Immeubles de bureaux de plus de 1000 m²
- Centres commerciaux
- Établissements de santé
- Campus universitaires
- Concessions automobiles
- Entrepôts logistiques et de conditionnement
Dans ces bâtiments, la GTB permet de superviser simultanément plusieurs applications techniques à l’aide d’un logiciel de supervision :
- Chauffage et climatisation : régulation automatique de la température des différentes zones
- Éclairage : programmation horaire et détection de présence
- Ventilation : ajustement des débits d’air

Quelles sont les applications de la GTC ?
La GTC s’applique à des installations techniques spécifiques, souvent dédiées à un seul domaine technique, comme :
- Lignes de production industrielle
- Systèmes de traitement d’air
- Réseaux électriques
- Production d’eau chaude sanitaire
Elle permet le pilotage ciblé d’équipements industriels dans divers secteurs :
- Agroalimentaire : contrôle des chambres froides
- Chimie : régulation des process thermiques
- Pharmacie : surveillance des conditions sanitaires
Grâce à ces logiciels de supervision, la GTB et la GTC optimisent la gestion énergétique des bâtiments, garantissant ainsi des économies d’énergie, une maîtrise de sa facture énergétique et un meilleur confort des occupants.
Les avantages et inconvénients des dispositifs GTB et GTC
La Gestion Technique du Bâtiment présente plusieurs bénéfices pour les gestionnaires d’immeubles et de parcs de bâtiments : elle favorise la supervision de plusieurs équipements techniques du bâtiment, la réduction des consommations énergétiques, centralise des données et des commandes sur une interface unique, automatise les tâches de maintenance préventive et assure la détection rapide des anomalies et des dysfonctionnements.
En intégrant des solutions de smart building, elle permet une télégestion avancée des infrastructures, optimisant ainsi le pilotage à distance et l’efficacité énergétique.

En revanche, comme vu précédemment, l’investissement initial est généralement relativement élevé pour l’installation complète d’une GTB classique. De plus, le personnel technique doit nécessairement être formé, le paramétrage de l’automatisation est complexe et la GTB implique une dépendance aux infrastructures informatiques. Néanmoins, de nouveaux acteurs du marché ont relevé ces défis en proposant une version allégée et plus accessible.
La Gestion Technique Centralisée propose une approche de gestion énergétique plus ciblée mais significativement moins complète que la GTB. Si son coût d’installation initial peut paraître avantageux, cette économie se fait au prix d’importantes limitations fonctionnelles. En effet, son périmètre restreint ne permet pas d’obtenir une vision globale des installations techniques, contrairement à la GTB qui offre une approche intégrée. La multiplicité des interfaces en cas de déploiement de plusieurs dispositifs GTC crée une complexité que la GTB évite grâce à son système unifié.
De plus, les interactions limitées entre les différents modules GTC réduisent considérablement l’évolutivité des installations, alors que la GTB propose une plateforme évolutive capable de s’adapter aux besoins futurs du bâtiment. Si la GTC peut convenir à des besoins ponctuels et limités, seule la GTB permet une véritable optimisation énergétique globale et pérenne.
Comment choisir entre GTB et GTC ?
Faire un choix entre une solution de GTB et une technologie de GTC dépend avant tout d’une analyse précise des besoins du bâtiment. Pour les très petites installations (moins de 1000 m²), une simple GTC peut parfois suffire pour des besoins limités. À l’autre extrême, les très grands complexes (plus de 10000 m²) comme les hôpitaux ou grands centres commerciaux nécessitent généralement des solutions de GTB hautement personnalisées.
Notre expertise se concentre particulièrement sur le segment intermédiaire des bâtiments de taille moyenne (1000-10000 m²), tels que les immeubles de bureaux, les concessions automobiles, les établissements scolaires, les hôtels, les commerces multi-étages ou les parcs de bâtiments. Dans ce segment, notre solution de GTB offre un excellent rapport valeur/coût en permettant une gestion centralisée et optimisée de tous les dispositifs techniques (chauffage, ventilation, climatisation, éclairage, contrôles d’accès) sans la complexité excessive des solutions destinées aux très grands complexes. Notre approche modulaire permet une adaptation précise aux besoins spécifiques de ces bâtiments intermédiaires, offrant l’équilibre idéal entre fonctionnalités avancées et facilité d’utilisation.

Outre les besoins du bâtiment, le budget d’installation est déterminant pour la mise en œuvre du dispositif choisi.
En effet, une GTC demande un investissement moindre comparé à une solution de GTB complète, mais il faut tenir compte de l’évolutivité et de la souplesse permises par la GTB, qui permet d’ajouter facilement de nouvelles fonctionnalités et de nouveaux modules techniques. Sa capacité à s’intégrer à d’autres systèmes de gestion d’entreprise est un atout pour les sociétés cherchant à centraliser leurs opérations.
L’expertise technique disponible en interne ou le budget pour une assistance externe doivent aussi être évalués, car la GTB requiert généralement des compétences plus poussées.
Faire appel à un intégrateur spécialisé comme L&Smart permet de démocratiser et de rendre accessible la GTB, mais aussi d’optimiser la mise en œuvre du projet et de garantir une installation conforme aux besoins spécifiques de l’entreprise.
Les objectifs en termes de durabilité peuvent aussi orienter le choix d’une entreprise vers une GTB, qui met à disposition des outils d’analyse pour la réduction de la consommation énergétique à l’échelle du bâtiment entier. Bien que l’investissement soit plus élevé, le retour sur investissement à long terme peut être plus conséquent grâce à une gestion plus étendue des ressources énergétiques. Choisir entre GTB et GTC dépend ainsi de la stratégie à long terme de l’entreprise en matière de gestion immobilière et d’efficacité opérationnelle.
Comment l’intégration de ces systèmes est-elle encadrée ?
La réglementation française encadre strictement l’installation des systèmes GTB et GTC dans les bâtiments tertiaires : le non-respect des obligations techniques peut entraîner des sanctions.
Le décret tertiaire n°2019-771 du 23 juillet 2019 et Décrets BACS
Le décret tertiaire n°2019-771 du 23 juillet 2019 impose aux propriétaires et locataires de bâtiments tertiaires de réduire leurs consommations énergétiques. Il s’applique aux bâtiments, parties de bâtiments ou ensembles de bâtiments à usage tertiaire dont la surface est supérieure ou égale à 1000 m², et concerne aussi bien le secteur public que privé : bureaux, commerces, établissements d’enseignement, de santé, d’hébergement et lieux culturels. Les objectifs concernant la réduction de la consommation énergétique sont fixés à 40% d’ici 2030, 50% d’ici 2040, et 60% d’ici 2050. Ces objectifs s’inscrivent dans le cadre plus large de l’engagement de la France à réduire de 30% sa consommation d’énergie en 2030 par rapport à 2012.
En complément du décret tertiaire, le décret BACS (Building Automation & Control Systems) impose l’installation de systèmes d’automatisation et de contrôle des bâtiments afin d’optimiser la performance énergétique des infrastructures tertiaires. Ces dispositifs permettent de piloter intelligemment les équipements techniques (chauffage, climatisation, ventilation) et d’adapter leur fonctionnement aux besoins réels du bâtiment. Depuis le décret n° 2020-887 du 20 juillet 2020, modifié par le décret n° 2023-259 du 7 avril 2023, les bâtiments tertiaires équipés d’un système de chauffage ou de climatisation d’une puissance supérieure à 290 kW ou 70 kW doivent obligatoirement intégrer un système BACS selon un calendrier défini. Les bâtiments existants doivent se mettre en conformité avant le 1er janvier 2025 ou 2027, selon la puissance installée.
L’objectif des BACS est de réduire rapidement la consommation énergétique tout en améliorant le confort des occupants. Ils permettent de mettre en place des scénarios d’usage optimisés, d’assurer un suivi énergétique précis et d’activer des fonctions de régulation et d’automatisation pour maximiser les économies d’énergie. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre du plan de sobriété énergétique du gouvernement, qui vise une réduction de 10 % de la consommation d’énergie d’ici 2024 et une diminution de 40 % d’ici 2050. En renforçant les exigences du décret tertiaire, le décret BACS impose une gestion énergétique automatisée pour garantir des bâtiments plus performants, conformes aux objectifs de transition énergétique.
La norme NF EN ISO 52120 : exigences et classe CEE
Les installations GTB et GTC doivent également respecter la norme NF EN ISO 52120-1, qui définit 4 classes d’efficacité : la classe A (GTB à haute performance énergétique) avec des fonctionnalités de régulation automatique basées sur les besoins réels du bâtiment, la classe B (GTB avancée) pour les bâtiments neufs et les rénovations importantes, la classe C (GTB de référence, niveau minimal) pour les bâtiments neufs et la classe D (GTB non rentables d’un point de vue énergétique) qui concerne les bâtiments avec peu ou pas de fonctions d’automatisation, souvent limités à des contrôles manuels ou de type marche/arrêt.
Quelles sont les sanctions possibles en cas de non-conformité ?
Les propriétaires de bâtiments qui ne se conforment pas au décret BACS (Building Automation & Control Systems) peuvent être passibles de pénalités financières. Dans les cas les plus graves, le non-respect de ces obligations peut même conduire à la fermeture du bâtiment concerné. Il faut savoir que les autorités compétentes peuvent aussi effectuer des inspections pour vérifier la conformité des bâtiments. En cas de non-conformité, des mesures correctives peuvent être imposées, telles que l’installation obligatoire de systèmes de supervision automatisée ou la mise à niveau des équipements techniques existants. En ce qui concerne le non-respect des prescriptions techniques, il peut être considéré comme une aggravation du risque pour les compagnies d’assurance, une situation qui peut entraîner un refus de prise en charge en cas de sinistre, notamment si cette clause est spécifiée dans le contrat d’assurance.
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Pour résumer, la GTB permet une supervision globale des équipements techniques et énergétiques d’un bâtiment et la GTC se concentre sur la gestion d’un système particulier, les entreprises doivent évaluer leurs besoins réels avant de s’engager. C’est cette différence de périmètre d’action qui définit la taille de l’installation et donc, le budget.
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